Lettre du CNF INQUA

Le Comité National Français de l’INQUA est l’émanation française de l’Association Internationale pour
l’Etude du Quaternaire, qui réunit les communautés de quaternaristes de plus d’une quarantaine de pays..
L’objectif de l’INQUA est de promouvoir les recherches pluridisciplinaires sur le Quaternaire, période qui
couvre les deux derniers millions d’année d’évolution de la terre. Cette association internationale, créée en
1928, vise à susciter des collaborations internationales dans de nombreux domaines scientifiques relevant
des Sciences de la Terre et de la Vie, sans oublier l’évolution de l’Homme et les inter-relations entre impacts
anthropiques sur l’environnement et l’évolution du climat.


L’INQUA regroupe cinq commissions scientifiques :
Coastal and marine processes (CMP)
President: Cécile Baeteman (Belgique)
Palaeoclimate (PALCOM)
President: Sandy Harrison (UK)
Palaeoecology and Human Evolution (PAHE)
President: Gary Haynes (USA)
Stratigraphy and Chronology (SACCOM)
President: Brad Pillans (Australia)
Terrestrial Processes, Deposits and History (TERPRO)
President: Jim Teller (Canada)
Visitez le nouveau site de l’INQUA : http://www.inqua.tcd.ie/
le nouveau site du CNF-INQUA à : inqua.fr

Le mot du Président sortant
Chers Collègues,
J’ai assuré ces quatre dernières années (2004-2007) la charge de Président du Comité
National de l’INQUA, à la fois avec honneur mais aussi avec une certaine joie de pouvoir affirmer
et conforter l’originalité de notre communauté, intéressant de nombreuses disciplines issues de
domaines très variés: même si je dois me répéter, je soutiens donc l’idée – voire le concept –
du/de Quaternaire, période géologique si particulière dans ses approches, sa diversité et ses
impacts pour nos sociétés actuelles. C’est dans cette optique que j’ai essayé d’oeuvrer. C’est donc
avec une grande satisfaction, que nous avons assisté à la reconnaissance de notre Union au sein
de l’ICSU, nous permettant de devenir un partenaire et interlocuteur privilégiés non seulement au
niveau international mais également national, avec le CNF devenant membre de plein droit du
COFUSI à l’Académie des Sciences. Il nous a permis d’affirmer haut et fort l’importance
scientifique et la pluridisciplinarité de nos études et, dans ces temps de mouvance, nous espérons
avoir été entendus.
Je ne saurai parler d’actions sans tout d’abord mentionner le soutien sans faille du Bureau
du CNF INQUA et de son Conseil d’Administration, et permettez-moi de nominativement saluer et
remercier notre secrétaire F.Chalié (Cerege, Aix en Provence) et notre trésorier G.Jalut (Ecolab,
Toulouse). Je tiens également à nommer les vice-présidents L.Ortlieb (IRD, Bondy) – celui-ci
prenant le relais à la Présidence du CNF et lui assurant mon soutien dans les années à venir- ,
F.Sémah (MNHN, Paris), Laurent Labeyrie (LSCE et Univ. Versailles St-Quentin) et enfin B.Van-
Vliet Lanoé (Univ. Brest). Je tiens tout particulièrement à saluer cette dernière et son engagement
sans faille pour le Quaternaire tout au long de plusieurs mandats : grand merci Brigitte, avec coeur.
A toutes et tous, merci de votre travail et soutien.
Ces dernières années ont vu se poursuivre notre engagement avec nos collègues de
l’AFEQ, se concrétisant par 3 colloques de portée internationale, publiés dans la revue
Quaternaire : l’avant- dernier en date (Q5) est conséquent avec trois fascicules qui ont été
présentés et diffusés lors du Congrès international de l’INQUA en Août 2007 (Cairns, Australie).
L’enjeu est de taille car le statut du Quaternaire comme ère géologique et sa limite chronologique
était en discussion : si le Quaternaire se maintient comme période et système formel au sein de
l’ère Cénozoïque, sa limite inférieure, qui certainement sera reculé (vers 2,6 Ma), fait encore l’objet
de débats (en particulier à l’IGC d’Oslo cet été). Il n’est donc pas encore question de faire
disparaître purement et simplement le terme (et au-delà) Quaternaire des Echelles des Temps
Géologiques…Signalons ici, que la représentation française à Cairns, malgré l’éloignement et les
problèmes financiers pour s’y rendre, a cependant permis la tenue de cinq symposiums sous la
direction de collègues français. Espérons que le prochain Congrès, devant se tenir à Berne en
2011 (Suisse), verra cette représentation fortement accrue, et recommandons d’ores et déjà de
marquer ce rendez-vous dans vos agendas. Nous regrettons toutefois la plus faible participation
au sein des commissions de l’INQUA et nous ne pouvons que souhaiter et pousser nos collègues
à s’investir plus dans celles-ci.
La disparition en Mai 2003 du Professeur H.Faure, qui a été président du Comité Exécutif
de l’INQUA (1982-1985) et a pris pendant tout sa vie une activité importante dans le CNF, a donné
lieu à un colloque international d’Hommage, permettant de réunir tous ses collègues et amis (lors
du 20éme Congrès de Géologie Africaine en 2004, au BRGM d’Orléans) et qui a pu mettre en
lumière toutes les facettes de l’activité de ce chercheur infatigable et passionné. Cet Hommage se
poursuit dans ces quelques, lignes, à titre individuel mais aussi au nom de très nombreux
quaternaristes.

Un autre élément peut être relevé, concernant la publication en 2004 (et depuis lors avec d’autres
nombreuses rééditions) des Cartes du Bassin Méditerranéen aux deux derniers extrêmes
climatiques (LGM et Optimum Holocène), sous la responsabilité et initiative de N.Petit-Maire, pastprésident
du CNF-INQUA (1996-1998), et avec le concours du CNF INQUA. Cet exercice de
cartographie, outre son intérêt scientifique et son fort impact pédagogique, a permis de tisser de
nombreux liens avec d’autres collègues de pays travaillant autour et sur la Mare Nostrum. Ces
relations se sont encore concrétisées lors du Q5 et aussi durant le congrès de Cairns, avec les
Comités Nationaux notamment d’Espagne, d’Italie et du Portugal, mais également avec d’autres
collègues nord africains. Le développement d’activités scientifiques et d’échanges dans cette
région, entre pays ou laboratoires impliqués, nous parait être une voie particulièrement fructueuse
à l’avenir.
Je ne saurai enfin terminer ce dernier mot, sans exprimer un souhait – double en fait ! :
devant l’effritement de la vie associative, touchant divers domaines et d’autres associations, il
devient de plus en plus évident non seulement de réunir notre communauté, laissant de coté lutte
partisane et chapelles, afin de fédérer encore mieux les énergies et, de même, susciter l’intérêt
des plus jeunes pour nos associations, montrer l’apport certain de celles-ci et promouvoir les
engagements collectifs, au détriment d’un individualisme atomisant et réducteur :…Problème ou
question de communications certes mais aussi de motivations, d’ouverture d’esprit et d’effort de
tous les cotés ! Le Quaternaire est une période privilégiée, remarquable à plus d’un titre, mais
encore faut-il en prendre conscience…afin d’enrichir nos connaissances, pour tous et chacun.
Jean-Philip Brugal

Le mot du Président
Ancien disciple de Hugues Faure et membre de la « famille » INQUA depuis la fin des années
70, Vice-président sortant du CNF INQUA (mandat 2004-2008), et actuellement Directeur d’une
unité de paléoclimatologie à l’IRD (PALEOTROPIQUE), je me suis porté candidat à la présidence
du CNF INQUA pour la prochaine mandature. Les membres de l’Association m’ont élu et je leur
suis reconnaissant de la confiance qu’ils m’ont (que vous m’avez) ainsi témoignée. J’essaierai, de
toutes mes forces, de ne pas décevoir cette confiance.
Géologue du Quaternaire, ayant fait ses premières armes au Laboratoire de Géologie du
Quaternaire à Meudon-Bellevue et ayant intégré l’ORSTOM (IRD) en 1973, j’ai effectué l’essentiel
de ma carrière dans le nord-ouest africain puis sur les rivages désertiques et occidentaux des
Amériques (Mexique, Pérou, Chili). Mes travaux ont porté à la fois sur des aspects de
néotectonique côtière (terrasses marines, lignes de rivages holocènes et pléistocènes), de
géochronologie et de paléoclimatologie en domaine tropical aride. Ma thèse de 3e cycle (1975)
concernait le Quaternaire de l’ex-Sahara occidental et ma thèse d’Etat (1986) était consacrée à
l’évolution géodynamique du Golfe de Californie depuis le Pliocène.
Depuis une dizaine d’années je dirige l’équipe IRD de paléoclimatologie au Centre de
Recherches Ile de France (Bondy). Au travers de directions de thèses doctorales et dans le cadre
de projets de coopération scientifique bi-nationaux (Pérou et Chili) et européens (CENSOR), je
suis actuellement engagé dans des études de paléo-hydrologie et paléoclimatologie holocène et
historique (chronologie d’événements El Niño et variabilité du système ENSO), de
paléocéanographie à haute résolution temporelle (sédiments laminés des marges du Pérou et du
Chili) et de scléroclimatologie (utilisation de tests de mollusques pour la reconstruction de
modalités climatiques et paléo-environnementales).
Ayant participé aux deux dernières réunions (Reno, 2003 et Cairns, 2007) de l’International
Board, auprès du représentant officiel de la France, j’ai suivi les changements structurels et
politiques récents de l’INQUA. Au cours des trois dernières décennies, j’ai occupé diverses
fonctions au sein de l’INQUA (Secrétaire de la Commission de Néotectonique, Membre des
Commissions de Lignes de rivages et « Processus côtiers et marins », organisateur de plusieurs
réunions internationales INQUA et PICG).
Ma candidature à la tête du CNF INQUA a été motivée par une volonté de faire reprendre à
notre pays, ainsi qu’à nos partenaires européens et notamment ceux des pays latins (non anglosaxons),
une place qui corresponde mieux à la réalité de nos activités dans le vaste champ des
études sur l’évolution récente et le devenir de la planète. Je souhaite aussi oeuvrer pour une
intégration de plusieurs pays sud-américains et africains dans le giron de l’INQUA, en continuité
avec la politique initiée par le Président sortant du CNF, Jean-Philip Brugal et en souvenir de mon
maître Hugues Faure. En tant que chercheur IRD, je considère qu’il est de la responsabilité du
CNF INQUA de valoriser les travaux que certaines équipes françaises développent en
collaboration avec des partenaires du Sud et d’encourager ces derniers à occuper pleinement leur
place dans le concert international. Il pourrait ainsi être envisagé qu’après le prochain Congrès
INQUA qui se tiendra à Berne (2011), ce soit un pays sud-américain qui organise le congrès
suivant.
Dans le contexte national, les équipes, structures et associations concernées par les études
quaternaires sont très nombreuses et éparses. L’évolution en cours des structures de la recherche
française risque d’ailleurs de les éparpiller encore plus. Cependant, en cette Année Internationale
de la Planète Terre, s’est mise en place une Fédération Française de Géologie et se manifestent
des volontés de regroupement des forces. Je vous propose d’accompagner de façon volontariste
ces mouvements fédératifs, en nous appuyant sur la reconnaissance récente de l’INQUA par
– 6 –
l’ICSU et sur la place que le notre CNF à conquise au sein du COFUSI (Comité Français des
Unions Scientifiques Internationales).
Je terminerai ce court billet en remerciant sincèrement toute l’équipe sortante (Conseil
d’administration 2004-2007), et en particulier Françoise Chalié qui, après Brigitte Van Vliet, a joué
un rôle essentiel dans l’animation et la dynamisation du CNF INQUA ces dernières années. Dans
la nouvelle équipe récemment élue, je sens une forte volonté d’oeuvrer pour la reconnaissance des
travaux des quaternaristes français, quelle que soit leur discipline de formation, et quels que soient
leurs chantiers géographiques d’exercice. Nous parviendrons à nos fins, si nous réussissons à
mobiliser les jeunes générations de chercheurs et à multiplier les collaborations en France, en
Europe et avec les autres pays, notamment du Sud. Je compte donc sur vous.
Luc Ortlieb