Les États-Unis mettent fin aux recherches médicales impliquant des singes : une décision historique et controversée
Les centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) s’apprêtent à tourner une page majeure de leur histoire scientifique. D’après des informations révélées par la revue Science, toutes les études reposant sur l’utilisation de singes devraient cesser d’ici la fin de l’année. Près de 200 primates, principalement des macaques, sont concernés par cet arrêt soudain qui bouleverse à la fois les chercheurs et les associations de protection animale.
Pour les groupes militants, cette annonce constitue une victoire attendue depuis longtemps. Le White Coat Waste Project a confirmé la décision et salué un progrès qu’il espère voir adopté par d’autres institutions fédérales. Selon eux, cette rupture marque un tournant dans la lutte contre l’expérimentation animale.
Du côté de la communauté scientifique, la réaction est bien différente. De nombreux spécialistes estiment que la disparition de ces modèles de recherche compromettra les avancées médicales dans des domaines cruciaux. Les programmes du CDC ont notamment contribué à la mise au point de stratégies de prévention contre le VIH, dont les traitements post-exposition et divers microbicides destinés à protéger les femmes. Pour Deborah Fuller, responsable du Washington National Primate Research Center, abandonner ces expérimentations revient à se priver d’outils indispensables pour développer certains médicaments.
Cette décision s’inscrit dans un mouvement plus large au sein de plusieurs agences américaines, qui cherchent à réduire l’usage des animaux dans les essais précliniques. En alternative, l’IA, les organoïdes et les dispositifs biomédicaux miniaturisés pourraient être davantage sollicités. Reste la question délicate du devenir des primates : certains pourraient rejoindre des sanctuaires spécialisés, tandis que d’autres risquent l’euthanasie.