Le CNRS tend la main aux chercheurs menacés à l’étranger

Face aux tensions grandissantes autour des libertés académiques, le CNRS, fer de lance de la recherche en France, déploie une initiative inédite : accueillir des scientifiques étrangers dont les travaux sont aujourd’hui menacés, notamment aux États-Unis. Une démarche que soutient pleinement l’exécutif.

Baptisé Choose CNRS, ce programme s’adresse aux chercheurs en quête d’un environnement stable, propice à l’innovation et à la liberté intellectuelle. L’institution, qui emploie près de 34 000 collaborateurs, aspire aussi à séduire des Français établis à l’étranger souhaitant fuir un environnement devenu lourd de l’autre côté de l’Atlantique.

Dans la continuité de cette démarche, les autorités françaises ont mis en place la plateforme « Choose France for Science » afin de renforcer l’attractivité scientifique du pays. Déjà, un nombre croissant de chercheurs a choisi de s’installer en France pour étudier les infrastructures en prévision du déblocage des financements.

L’objectif est clair : faire de la France, plus largement de l’Europe, une terre d’accueil pour la science libre, à l’heure où certaines démocraties vacillent. L’université d’Aix-Marseille s’est d’ailleurs engagée dès mars avec son programme Safe Place for Science, prêt à recevoir ses premiers chercheurs.

Le financement reste toutefois un défi majeur. Si le CNRS espère un soutien de l’État à hauteur de 50 % pour les projets sélectionnés, c’est au niveau européen que les enjeux se dessinent, souligne Philippe Baptiste, ministre de la Recherche. Un appel à l’unité pour préserver la souveraineté scientifique de demain.